Casquette, lunettes, survet, Guillaume Bosco se tient devant moi, adossé au mur. Assis sur une poubelle, je reprends mon souffle et tente de calmer mes émotions. Nous sommes dans une petite ruelle, cadre insolite mais néanmoins intimiste pour une nouvelle interview.

[I] Wesh Guigui !
[G] Bosco.
[I] Salut Bosco, ça va ? Tu te sens à l’aise ?
[G] … cette question me met mal à l’aise.
[I] Pourtant tu as l’air vraiment confiant quand on te voit comme ça. Tu as dû découvrir la scène tôt ?
[G] Ma première scène de théâtre, je devais avoir entre 5 et 7 ans. Je jouais le renard dans une fable de la Fontaine. Je ne me rappelle pas de grand chose. Juste du déguisement. Un masque et beaucoup de bandelettes de papier ou de tissu.
[I] Je suis en train d’imaginer tout ça dans ma tête et c’est beaucoup trop mignon. Je te vois avec un petit museau de renard en papier en train de déclamer ton texte ! (rires) Qu’est-ce qui t’as amené à faire de l’impro ?
[G] Je voulais faire du théâtre en arrivant à l’INSA. Quand j’ai entendu parler de l’impro, j’ai voulu y aller. Quand j’ai vu de l’impro, j’ai encore plus voulu y aller.
[I] C’est ce qui s’appelle un coup de foudre ! Donc tu découvres l’impro, ça te plaît et puis un jour, boum ! Tu intègres le Comptoir de l’Imaginaire ! Que représente cette troupe pour toi ?
[G] C’est la famille wesh.
[I] C’est beau ce que tu dis …
[G] Pourquoi tu pleures ?
[I] Je pleure pas, c’est de la transpiration des yeux !
[G] T’es chelou biologiquement.

[I] (en se mouchant) Et donc, Et Si ? Qu’est-ce qui te fait kiffer dans ce concept ?
[G] Le fait d’évoluer dans un monde différent à chaque fois !
[I] Cohérent ! Un Et Si que tu voudrais jouer à tout prix ?
[G] Et si ! « insère un truc sur les monarchies européennes » parce que c’est une époque qui me fait grave kiffer. Mes potos improvisateurs peuvent valider.
[I] Ah oui on m’avait déjà parlé de ta névrose monarchique …
[G] C’est pas une névrose, c’est juste la période est objectivement très intéressante et a eu un impact sur la totalité de la société européenne et mondiale que les gens sous-estiment généralement, c’est tout !
[I] Si tu le dis, et dans Timeline, c’est quoi ta vibe ?
[G] Qu’on joue dans des époques différentes… Oui je me répète mais c’est bien la polyvalence.
[I] Polyva-quoi ?
[G] T’as pas de culture gros.
[I] Déso … J’en étais où moi ? Ah oui, une époque qui te plaît grave ?
[G] Mec, tu me fais répéter ! Le Moyen-Âge européen et la Renaissance.
[I] Pardon ! Et tu aurais aimé y vivre ou non ?
[G] Gros non j’aurai été pendu direct ! Enfin si, mais uniquement si j’avais été roi ou reine. Et genre ceux qui vivent bien et longtemps, pas ceux qui se font empoisonner en looseD.
[I] C’est vrai que dans ces conditions, j’y vivrai bien aussi moi (rires). Last but not least, Directors, c’est quoi que tu likes à donf dans ce format ?
[G] C’est du SHORT FORM et ça fait du bien.
[I] T’as un réal ou un film qui t’inspire quand tu le joues ?
[G] … j’ai pas de culture ? J’ai pas UN film en particulier en fait.
[I] Entre nous, je sens que c’est un peu ton format préféré !
[G] Je pense qu’il y a beaucoup de travail intéressant à faire.
[I] Allez, une petite dernière pour la route comme je te sens bavard (rires) : si tu devais créer un nouveau concept là tout de suite avec le Comptoir, ce serait quoi le point de départ ?
[G] Une parodie des émissions de Stéphane Bern genre de Cape et d’épée. Et là, ça parlerait … DES MONARCHIES EUROPÉENNES !
[I] (cri de stupeur) Un enthousiasme débordant pour les monarchies européennes, c’est un bon résumé de notre entrevue … Une résolution pour 2019 ?
[G] Pas de résolution gros.
[I] OK, alors ci-mer refré, à tobien
Je quitte la ruelle transi de froid mais serein. La pluie tombe. Je remonte le col de mon pardessus et avance selon le chemin que m’a indiqué Bosco. Je suis trempé jusqu’aux os quand j’arrive enfin à ma destination de laquelle s’échappe une bonne odeur de thé …